Matthieu Rochepeau, volontaire au Jeux Olympiques de Paris

Matthieu Rochepeau a eu le privilège d’être Volontaire lors des Jeux Olympiques de Paris. Avec un rôle plus qu’important, il nous raconte son aventure au cœur des jeux 🔥 Retrouvez l’article retraçant son épopée

Bonjour Matthieu, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Bonjour tout le monde, Je m'appelle Matthieu Rochepeau, je suis licencié à l’ESSHA depuis 9 ans après des années comme joueur de football à Segré puis au Lion D’Angers.

Et comme beaucoup de parents du club, ma fille qui était athlète m’a donné envie de la suivre. Elle n’est plus au club aujourd’hui, moi si…

J’ai une licence Running Loisir. C’est un vrai plaisir de retrouver le groupe dans la semaine pour les entraînements. On se challenge. C’est motivant.

Pour aider le club, je donnais un coup de main sur les concours pendant les compétitions d’athlétisme. L’exercice m’a plu. On est au plus proche des athlètes. On participe à la compétition à notre manière. Je me suis pris au jeu. J’ai passé mes premières qualifications en 2017. Je suis juge Fédéral (niveau 3) pour les concours de sauts depuis 2020. Je m’occupe aussi de la formation des juges et des jeunes juges sur le département.

L’ambiance au club est excellente et l’équipe bienveillante. Ça donne envie de s’investir !

Tu as eu l’occasion d’être Volontaire aux Jeux Olympiques et Paralympiques cet été, peux-tu nous expliquer comment cela s’est fait ?

J’y ai pensé assez rapidement en côtoyant les autres juges officiels de la ligue qui en parlaient. Le défi était lancé.

Ma première démarche commence en juillet 2022 en répondant à un appel à candidature de la FFA pour être volontaire technique Athlétisme. On nous a ensuite demandé de compléter un questionnaire sur nos motivations, nos qualifications, notre niveau en langue étrangère, notre engagement dans la vie de notre club, notre expérience des grands rendez-vous sportifs. On devait répondre, également, à une centaine de questions sur notre personnalité.

La fédération a fait une première sélection. Mais c’est le COJOP (comité des jeux Olympiques et Paralympiques) qui a validé les candidatures finales.

En décembre 2023, je recevais une proposition de mission de volontaire sportif pour les JO et les Paralympiques. Nous étions 300 000 à postuler. 30 000 ont été retenus pour les JO et 15 000 pour les Paralympiques.

C’était déjà magique.

Quelle a été ta mission pendant les Jeux Olympiques ?

J’aime dire que je n’ai pas vu meilleure mission que celle de notre groupe… La Team Start. On était chargé de positionner les starting-blocks et les plots de départ dans les couloirs des athlètes selon un protocole et des règles techniques précises.

Le top, c’était pour les 400m et les 800m. Après le coup de feu du départ, on devait retirer le matériel le plus rapidement possible sous la surveillance des juges officiels et d'Oméga, le partenaire en charge de la chronométrie. On avait moins de 28 secondes pour faire l’exercice avant le passage des athlètes, mais surtout pour que le champ des caméras et des photographes soit parfaitement libre sur la ligne droite des 100m. C’était notre « petite » épreuve Olympique pendant 7 jours...

Tu as pu observer le travail des juges officiels nationaux et internationaux, peux-tu nous expliquer quelles sont les différences avec les compétitions habituelles ?

C’est marrant de se rendre compte que les règles sont les mêmes et qu’on retrouve la même philosophie : « mettre l’athlète dans les meilleures conditions ».

Sauf que c’est Armand Duplantis ou Noah Lyles qu’il faut juger dans un stade à craquer de 60 mille personnes, devant les médias du monde entier et des millions de téléspectateurs.

Il vaut mieux ne pas trop y penser !! L’erreur de jugement serait malvenue.

Pour avoir été au plus près de certains, j’étais admiratif de leur professionnalisme : jamais de panique, une concentration énorme, toujours le sourire et très disponible. Ils sont des références.

Que retiens-tu de cette expérience ?

Mille et une choses. Il faudrait un livre pour raconter tout ce que j’ai pu vivre pendant ces deux événements (JO & Para) tellement c'était intense et unique. Beaucoup de choses ont déjà été dites par les uns et les autres : l’ambiance, les rencontres…

J’ai été impressionné par l’organisation des compétitions au Stade de France pendant 9 jours. 60 000 spectateurs matin et soir, 48 épreuves, 1 810 athlètes plus leur staff, 500 volontaires, 230 juges nationaux, 63 juges internationaux... Chacun avait sa place. Tout était réglé à la seconde près. C’était bluffant.

Un mot à dire pour nos juges et jeunes juges ?

Pour nos juges, je dirai que le temps que nous passons sur les stades et l’énergie que nous y mettons vaut la peine. On le fait avant tout pour nos athlètes, pour notre club, par passion et pour vivre des belles émotions.

Mais en plus, nous avons la chance d’avoir une Ligue et une Fédération qui savent remercier ses bénévoles de tous les jours. Je suis « tombé » dans le bon siècle, mais je suis sûr que d’autres opportunités, différentes, mais tout aussi passionnantes, se présenteront à eux. C’est une motivation supplémentaire pour nos juges.

J’ai eu le plaisir de rencontrer certains de nos jeunes juges au Stade de France. Ils étaient invités par notre ligue avec une personne de leur choix. J’ai trouvé cette attention très forte et bienvenue pour les remercier et les encourager à poursuivre leur parcours.

On a besoin de vous. Avec une bonne organisation et une belle motivation, vous pouvez parfaitement profiter et participer aux compétitions comme athlète et comme juge. On est là pour vous aider. Votre engagement sera récompensé. Soyez en certain.

Un grand merci et félicitation à toi Matthieu